Janusz Stega regarde le monde avec une certaine fraîcheur, un regard d’enfant qui capture ce qui le fascine puis l’utilise comme accroche, comme hameçon. Mais surtout, on nous parle de peinture, de peinture sur la peinture, de peinture sous la peinture, au sens propre et figuré, sans autre fin que la peinture elle-même.
Janusz Stega reprend souvent l’expression de Kasimir Malevitch faire pousser la peinture. On peut imaginer un organisme nourri par la peau, le temps ajoutant de l’épaisseur et changeant le profil de la chose, comme un cerveau qui emmagasine, se transforme, mais tout compte fait vit de ses nombreuses couches.
Celui qui regarde ces tableaux est alors frappé par la différence entre la matière obtenue, solide et structurée, et le geste presque chorégraphique qui l’a engen- drée. Une sorte de caresse. Frappé aussi par l’orfèvrerie de l’ouvrage, la délicatesse de certaines zones colorées. Et le regard scrute cette surface de paradoxe, qui nous fascine par son unité mais aussi par les traces de tous les possibles, sous la dernière couche, le dernier geste.
Cette peinture pure, est basée sur un certain nombre de décisions : l’outil, un spalter de 15 cm, le choix des pigments et liants, et des gestes très contrôlés. Et le regard scrute cette surface de paradoxe, qui nous fascine par son unité mais aussi par les traces de tous les possibles, sous la dernière couche, le dernier geste.
Anne Benoit









