Le travail d’Hélène Delmaire traite de la fragilité, de la féminité, du rapport de l’homme à la nature et de ce qu’elle lui révèle de lui-même. Si l’humain est présent dans sa peinture, ce n’est pas de manière traditionnelle, comme sujet principal de l’image mis en valeur par son environnement. L’élément humain est au contraire la partie qui renvoie au tout. Il devient un élément parmi d’autres éléments du tableau, qu’ils soient végétaux ou issus de la nature morte.

Le sujet est souvent englouti ou dissimulé par un environnement pictural dont les coups de pinceau débordent. Le visage, élément déterminant du moi, est tronqué, masqué, ou doté d’un regard hagard, distant du spectateur, car tourné vers l’intérieur. Paradoxalement, la découverte de cet intérieur passe par la perte de l’identité extérieure, et se traduit visuellement par l’absence d’éléments descriptifs individuels. Il s’agit d’effacer le personnel pour retrouver l’universel.

La fragilité et les éléments typiquement « féminins » – les fleurs, les couleurs pastel – occupent une place prépondérante dans son œuvre, qui cherche à dépasser les clichés infantilisants liés à ces notions. En les sublimant, avec intensité, chez des modèles féminins comme masculins, Hélène Delmaire revendique cette sensibilité comme une force propre à l’être humain dans toute son étendue.